Afin de rétablir sa courbe d’attractivité, la France se lance dans la chasse aux talents internationaux. Et pour attirer les meilleurs candidats dans les entreprises françaises et surtout pour les faire rester, le gouvernement français a publié un décret en juillet dernier pour sa nouvelle arme de séduction qui devrait faciliter la vie aux recruteurs: le passeport talent. Dans certains secteurs, la pénurie des talents est une réalité. Dans un précédent billet, on a pu voir quelques pistes à suivre pour attirer les meilleurs candidats. Le passeport talent s’avère être un outil qui pourrait permettre à de nombreux recruteurs de trouver le profil idéal en dehors de nos frontières.
C’est quoi le passeport talent?
Le passeport talent est un titre de séjour décerné à une personne pour une durée de 4 ans. Ce passeport permet aux personnes qui en bénéficient de venir en France et d’être rejoint par leur conjoint et enfants sans passer par la case » regroupement familial ». Il faut savoir que ce nouveau titre de séjour en remplacera plusieurs existantes qui seront d’ailleurs supprimées : la carte Bleue européenne, la carte Compétences et talents, la carte Salarié en mission, la carte Profession artistique et culturelle ou encore la carte Scientifique-chercheur.
Qui est concerné par le passeport talent?
Nombreux sont ceux qui peuvent bénéficier de ce passeport talent:
- les jeunes diplômés qui possèdent un niveau au moins égal au master et qui ont trouvé un emploi salarié correspondant à leurs profils
- Les ressortissants étrangers titulaires d’un diplôme au moins équivalent au Bac+3 ou qui bénéficient d’au moins 5 ans d’expérience professionnelle, dans le cadre d’une embauche pour un poste de haut niveau (niveau cadre + rémunération élevée)
- Les salariés étrangers effectuant une mission d’une durée maximale de 3 ans en France, dans le cadre d’un détachement intra-groupe
- Les chercheurs et scientifiques, dans le cadre d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche (thèse) menée avec une convention d’accueil
- Les entrepreneurs hautement qualifiés (niveau master) ou expérimentés (5 ans d’expérience professionnelle pour un emploi d’un niveau élevé)
- Les investisseurs, dans le cadre d’ investissements directs, tels que des investissements dans l’immobilier dans une entreprise
- Les représentants légaux qui sont salariés d’une société en France ou mandataires social hors France dans un établissement ou une société du même groupe
Quels bénéfices pour les recruteurs français?
Le gouvernement veut redonner ses lettres de noblesse à la France et la rendre plus compétitive, plus attractive. Le passeport talent s’intègre parfaitement dans cette ligne de conduite. Cet outil juridique permettra aux recruteurs de palier à cette fuite des cerveaux français mais aussi étrangers à laquelle ils font face. Ainsi, le passeport talent vient remplacer différents titre de séjours trop gourmands en terme de démarches administratives. Si l’on reprend l’exemple des étudiants étrangers, ils sont nombreux à venir en France pour réaliser leurs études. Le passeport talent sera un moyen d’inviter les meilleurs étudiants à évoluer au sein de nos entreprises.
Les recruteurs pourront aussi faire appel à des salariés hautement qualifiés. On peut penser à des domaines tels que l’informatique, l’aéronautique, la recherche scientifique… Si on prend l’exemple des ingénieurs, les entreprises françaises sont nombreuses à se plaindre du manque de profils qualifiés. Le passeport talent pourrait devenir l’un des chainons manquants et permettre de répondre à des besoins humains urgents.
Le projet de loi a été présenté le 23 juillet dernier. Attendons maintenant de voir s’il sera adopté. Dans quelles conditions et avec quels critères d’obtention? Beaucoup de réponses restent en suspens. Ce qui est sûr, c’est que le passeport talent a les arguments pour répondre aux attentes des recruteurs.
Cyrille
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