Destinée à certains cadres, la garantie minimale de points (GMP) leur permet d’engranger chaque années un minimum de 120 points de retraite complémentaire. Qu’est-ce que la GMP ? Quel est son intérêt ? Quels sont ses dernières évolutions ? Analyse.
Qu’est-ce que la GMP ?
La garantie minimale de points est une cotisation due à l’AGIRC. Créée en 1947, cet organisme est en charge de la gestion du régime de retraite complémentaire obligatoire des salariés cadres.
Historiquement, seuls les cadres dont le salaire dépassait le plafond de la Sécurité Sociale cotisaient auprès de l’AGIRC. Ce plafond, indexé sur le salaire moyen de l’ensemble des salariés, était censé refléter la réalité des rémunérations en France. Cependant, un décalage s’est peu à peu créé entre l’évolution du salaire moyen des salariés et l’évolution de celui des cadres. Résultat : de plus en plus de cadres, « rattrapés » par le plafond de la Sécurité Sociale, ont dû arrêter de verser des cotisations à l’AGIRC.
Alors que l’association perdait de plus en plus de cotisants, les ressources de son régime de retraite diminuaient dangereusement, menaçant les pensions des cadres qui pouvaient encore cotiser. Il fallut attendre 1989 pour assister à la mise en place de la garantie minimale de points (GMP) : une cotisation forfaitaire et donc indépendante du salaire perçu, destinée aux cadres dont le revenu est inférieur à un « salaire charnière », lui-même déterminé chaque année en fonction du plafond de la Sécurité Sociale.
Ce salaire seuil fixe la limite en dessous de laquelle le salarié ne peut pas (en principe) cotiser suffisamment pour atteindre un nombre minimum de points de retraite. Lors de sa mise en place, la GMP permettait d’acquérir 144 points par an. Après une réduction opérée en 1996, elle permet maintenant d’obtenir 120 points annuels.
Si, encore aujourd’hui, près d’un quart des cadres ont un salaire inférieur au plafond de la Sécurité Sociale, la garantie minimale de points leur permet malgré tout, en cotisant auprès de l’AGIRC, d’aborder sereinement la fin de leur carrière !
Une retraite sereine pour tous !
Loin de n’être qu’une « cotisation de plus », la GMP c’est avant tout l’assurance d’une retraite sereine pour tous les cadres. Bien sûr, tous les salariés bénéficient d’une retraite de base gérée par la caisse d’assurance vieillesse, mais celle-ci peut bien souvent s’avérer insuffisante.
Une fois retraité, un cadre bénéficiant seulement du régime de base, ne pourra pas espérer percevoir une pension très importante : elle pourra, au mieux, représenter l’équivalent de la moitié des salaires les plus élevés qu’il aura perçu au cours de sa carrière !
C’est pourquoi les cadres cotisent tout au long de leur vie professionnelle auprès de l’AGIRC pour financer leur retraite complémentaire. Quand il sera temps pour eux de tirer leur révérence et de quitter l’entreprise, ils pourront alors bénéficier non seulement du régime de base, mais aussi d’une pension complémentaire. D’ailleurs, celle-ci peut parfois même être supérieure à la pension de base !
C’est là que réside tout l’intérêt de la garantie minimale de points : grâce à elle, les cadres aux salaires les moins élevés ne seront pas pénalisés par rapport aux autres à l’heure du départ à la retraite, car ils auront obtenu assez de points de retraite complémentaire pour s’octroyer une pension confortable et s’assurer de vieux jours paisibles.
La GMP en 2017
Le 10 octobre 2016, une circulaire de l’AGIRC a validé les modalités de la garantie minimale de points pour la période 2017, et notamment le montant de sa cotisation forfaitaire.
Verdict : une cotisation mensuelle de 70, 38 € (comprenant 43, 67 € de part patronale et 26, 71 € de part salariale) sera déduite des salaires des cadres concernés, ce qui représente une contribution annuelle de 844, 56 €, contre 816, 84 € pour l’année précédente. Une hausse qui s’explique notamment par l’augmentation du salaire de référence AGIRC, porté à 5, 6306 € pour l’exercice 2017.
Le plafond 2017 de la Sécurité Sociale n’étant pas encore dévoilé, le salaire charnière en dessous duquel les cadres seront concernés par la GMP pour l’année à venir n’est pas encore connu : il faudra donc prendre votre mal en patience pour savoir si vous pourrez en bénéficier !
Toutefois, si rien n’est encore certain, il existe quelques indices concernant le montant du futur plafond : dans un rapport remis cette année, la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale prévoit de l’augmenter de 1, 6 %. Si cette prévision venait à se concrétiser, cela porterait le plafond à 39 228 euros par an, soit 3 269 € par mois.
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